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LUTHIERS MESSINS
28 avril 2016

Un luthier autrichien à Metz

LE CAS DU LUTHIER  AUTRICHIEN FRANZ NOSEK (1942-1944)

   L’avant garde allemande et l’officier en chef pénètrent à Metz le 17 juin 1940 à 17 heures occupant le bureau du maire. Dans les journées qui suivent, les premiers fonctionnaires civils allemands prennent en main les services publics et la municipalité, écartant les Français. L’administration civile allemande nomme à sa tête un Oberbürgermeister cumulant les fonctions de maire avec celle de Kreisleiter, responsable des organisations nazies. 

  Le Gauleiter Joseph Bürckel, chef de l’administration civile en Lorraine chargé de germaniser la Moselle impose les lois nouvelles du Reich. les Allemands organisent l’exode et l’évacuation des messins francophones. La langue allemande est imposée à toute la population.

   Un nouveau directeur du Conservatoire de musique est mis en place par l’Oberbürgermeister au mois de juin 1941, en la personne du Professeur Rudolf NILIUS, musicien autrichien âgé de 57 ans, venant de Vienne avec le titre de Generalmusikdirector de Metz. Il cumule les fonctions de chef d’orchestre et écarte aussitôt les musiciens déjà en place. Il constitue un corps enseignant germanique en recrutant les meilleurs musiciens parmi ceux qu’il a connu à Vienne et tous volontaires pour venir à Metz.

   Le parc des instruments à cordes de la ville a besoin d’être entretenu et la présence d’un luthier est manifeste. Le directeur Nillius engage le luthier viennois Franz Nosek, qui arrive à Metz en janvier 1942; il ne dispose d’aucun pécule pour s’établir. La proposition de lui céder le magasin du 6 de la rue du Faisan resté vide et abandonné depuis fin 1939, ne le séduit guère car tout est à refaire intérieurement.

   Une correspondance datée du 19 février 1942, envoyée à Marius Didier par un commerçant messin résume la situation professionnelle de ce luthier : Votre fils a un successeur Nosek ; on lui avait fait miroiter qu’il y avait encore quelque chose, alors il s’est empressé de venir de Vienne. Inutile de dire sa grimace, quand il était en face de rien. Il est complètement sans ressource et doit employer des crédits s’il veut acheter. 

   En fait, Franz Nosek n’espère rien du développement de cette affaire et ne souhaite pas s’endetter. Il constitue un dossier afin d’envisager la remise en état de la rue du Faisan et le nettoyage du magasin pour lequel le commissaire municipal Dr Becker se montre favorable. De même, il propose à la ville d’installer un atelier dans une des salles du conservatoire et de lui fournir l’outillage. Finalement, Le conservatoire libère une pièce dans laquelle est aménagé un atelier pourvu de tout l’outillage nécessaire. Un traitement est prévu par l’administration du personnel de la ville.

   Bien avant la libération de Metz par les Américains en novembre 1944, Franz Nosek a regagné Insbruck en Autriche. 

Outil Stadt Metz

Les outils fournis pour cet atelier sont marqués au fer « Stadt METZ » dont certains sont encore utilisés par le petit fils de Paul Didier

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